EDF plaide pour l'inclusion du nucléaire dans les investissements verts

EDF a appelé jeudi à l'intégration du nucléaire dans la future classification des investissements verts de l'Union européenne, au nom de sa contribution à la lutte contre le changement climatique.

"On appelle à ce que cette classification soit neutre technologiquement, qu'elle soit basée sur une approche scientifique et rigoureuse", a déclaré Carine De Boissezon, directrice du Développement durable d'EDF, lors d'une conférence de presse.

Selon elle, "aucune technologie bas carbone ne devrait être écartée de la taxonomie si on veut atteindre la neutralité carbone en 2050".

"Aujourd'hui la place du nucléaire n'est pas encore tranchée" mais "nous espérons que la contribution du nucléaire dans la lutte contre le changement climatique sera reconnue", a-t-elle ajouté.

L'UE travaille actuellement sur cette classification des investissements, nommée "taxonomie", pour flécher l'épargne vers les projets verts et éviter le risque de "greenwashing".

En Europe, certains pays sont favorables à l'inclusion du nucléaire dans la taxonomie: les chefs d'Etat et de gouvernement de sept pays européens (dont France, Pologne, République Tchèque) ont récemment adressé une lettre à la Commission en ce sens.

D'autres pays comme l'Allemagne et l'Autriche y sont opposés.

La Commission doit prochainement publier un texte réglementaire (acte délégué) sur la taxonomie, sans le nucléaire pour l'instant.

Celui-ci fait encore l'objet d'évaluations d'experts pour s'assurer que cette énergie contribue bien à l'un des grands objectifs environnementaux européens (lutte contre le changement climatique, protection des ressources, lutte contre la pollution...) mais sans porter préjudice aux autres.

"On espère bien sûr qu'il puisse y avoir un autre acte délégué plus tard qui inclue le nucléaire", a souligné Carine De Boissezon.

Le PDG d'EDF, Jean-Bernard Lévy, avait dit craindre qu'en cas d'exclusion du nucléaire, "les seules centrales nucléaires qui seront construites dans l'Europe des Vingt-Sept ne pourront l'être qu'avec des financements de banques russes, chinoises ou américaines".

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