Cimenterie Lafarge ciblée par des activistes : une quinzaine d'interpellations lundi

La police a procédé lundi à l'interpellation d'une "quinzaine" de personnes soupçonnées d'avoir participé en décembre dernier à une action contre la cimenterie Lafarge de Bouc-Bel-Air, près de Marseille, a appris l'AFP de source proche du dossier.

Ces interpellations ont été effectuées par la Sous division antiterroriste (SDAT) et la section de recherche de Marseille sur commission rogatoire des juges d'instruction d'Aix-en-Provence, a-t-on ajouté de même source.

En décembre, des activistes écologistes avaient pris pour cible cette usine du cimentier, qu'ils qualifient de "pollueur". Une vidéo de leur opération, postée sur plusieurs sites, montrait plusieurs dizaines de personnes vêtues de combinaisons blanches à capuche marcher sur un sentier. Sur d'autres plans, des militants vêtus des mêmes combinaisons s'en prenaient à une caméra de surveillance à coups de marteau ou à un tuyau à coups de hachette.

Un texte anonyme accompagnant cette vidéo revendiquait l'action contre le "cimentier-pollueur" en précisant que l'opération a été menée par "200 personnes (qui) ont envahi et désarmé par surprise l'usine Lafarge de la Malle à Bouc-Bel-Air".

Le parquet d'Aix-en-Provence a ouvert une enquête en flagrance, confiée à la gendarmerie, et le groupe Lafarge avait déposé plainte.

Dans un communiqué, le collectif écologiste "Les soulèvements de la Terre" (SLT), a dénoncé lundi soir ces interpellations, réalisées "dans plus d'une dizaine de communes".

"Nous avions soutenu cette initiative de démantèlement salutaire à l'encontre d'une des entreprises les plus destructrices au monde. Nous appelons donc à soutenir très largement les personnes arrêtées aujourd'hui (lundi) dans les cortèges contre la réforme des retraites mardi", poursuit le collectif.

SLT appelle aussi à des rassemblements devant les sites Lafarge et les préfectures mercredi soir et à la mobilisation dimanche contre "l'extension d'une carrière Lafarge à Saint-Colomban" en Loire-Atlantique.

"Assimiler aujourd'hui à du terrorisme l'usage légitime de la pince coupante, de la masse et de la clef à molette en vue de neutraliser des infrastructures est un inacceptable retournement !", s'est indigné SLT.

L'automne dernier, lors d'une première action contre des mégabassines à Sainte-Soline (Deux-Sèvres), le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait dénoncé "l'écoterrorisme" des activistes écologistes.

En mars dernier, après de violents affrontements entre gendarmes et opposants aux mégabassines à Sainte-Soline, il avait engagé une procédure de dissolution de SLT. Deux mois plus tard, cette procédure n'a pas encore abouti.

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