Restreints à la "gestion des affaires courantes", les ministres démissionnaires doivent théoriquement éviter les déplacements et prises de positions politiques.
Une "situation complexe" pour Emmanuelle Cosse, présidente de l'USH, qui rappelle l'édition 2024 où Valérie Létard avait été nommée ministre du Logement trois jours avant le début du congrès.
Le mouvement HLM pourra en revanche compter sur les nombreux élus locaux participants, qui occupent le terrain à six mois des municipales.
"Pour nous l'objectif, quelles que soient les négociations politiques, est que la prochaine loi de finances aille droit au but sur les sujets centraux du logement", appuie Emmanuelle Cosse, qui a été ministre du Logement de 2016 à 2017.
La crise qui touche tous les pans du logement, de la location privée à la construction neuve, fait peser toujours plus de demandes de logements sociaux sur les bailleurs: 2,87 millions de ménages étaient en attente à fin juin 2025.
"Se loger est primordial et cela devient de plus en plus compliqué", rappelle auprès de l'AFP Bertrand Serp, président de Toulouse métropole habitat, ajoutant ne pouvoir accepter que 10% des demandes à son échelle.
L'ordre de grandeur est le même sur tout le territoire national: l'Autorité nationale de contrôle du logement social (Ancols) estime à 9,4% le taux de demandes de logement social satisfaites en 2024.
En 2024, 85.000 nouveaux logements sociaux avaient été agréés, insuffisants pour répondre à la demande selon Emmanuelle Cosse, pour qui il faudrait viser la création de 110.000 logements par an.
"La bataille des semaines et des mois qui arrivent" va être de "trouver les moyens pour investir plus", avance l'ambassadrice des bailleurs sociaux, qui a choisi pour thème du congrès "les qualités du logement social", pour répondre aux attaques et dénigrements réguliers, notamment sur le quotidien et la gestion de ces logements.
"Congrès blanc"
Outre le budget 2026, c'est la place de l'Etat dans la politique du logement et son engagement pour relancer le secteur qui sera au centre des débats.
"On a l'impression que le logement n'est pas la priorité du gouvernement, hors c'est la priorité des citoyens", relève Bertrand Serp, également conseiller municipal (LR) délégué au logement à Toulouse.
Faute de membres du gouvernement présents à ce rendez-vous annuel d'un secteur "très demandeur de signes encourageants", il dit craindre un "congrès blanc" sans annonce.
"Ce n'est pas la première fois qu'on dit que la politique du logement est en déshérence. (...) On est vraiment dans une situation qui s'est encore dégradée, il faut un sursaut de l'engagement de la part de l'Etat", appuie Emmanuelle Cosse.
Pour les bailleurs sociaux, l'impératif de construire de nouveaux logements s'ajoute à celui de rénover le parc existant en mettant les bouchées doubles sur les rénovations thermiques et énergétiques pour répondre aux engagements climatiques, dans un contexte financier tendu.
Une étude de la Banque des Territoires montre une "nette dégradation" en 2023 des capacités d'autofinancement des bailleurs sociaux liée à la hausse du coût du crédit et à des recettes issues de la vente de logements sociaux moins élevées.
Les finances des bailleurs sociaux ont été malmenées ces dernières années par la hausse du taux du Livret A, désormais redescendu à 1,7%, le prélèvement annuel de Réduction de loyer de solidarité (RLS) de la part de l'Etat et l'augmentation des coûts de construction.
Les principales revendications de l'USH sont de doter le Fonds national d'aides à la pierre (Fnap) d'au moins 700 millions d'euros d'autorisations d'engagement, pour piloter la construction et la rénovation de logements sociaux, de suspendre la réduction de loyer de solidarité et d'attribuer des moyens financiers suffisants pour la rénovation urbaine.