Les PME et très petites entreprises (TPE) dont la puissance électrique est supérieure à 36 kilovolts-ampère (kVA) verront finalement prise en charge par l'Etat 50% de la "part énergie" de leur facture d'électricité (hors acheminement et taxes), au-delà de 180 euros le mégawatt-heure et jusqu'à 500 euros le mégawatt-heure.
Le dispositif présenté fin octobre prévoyait une prise en charge entre 325 et 800 euros le mégawatt-heure, ce qui excluait bon nombre d'entreprises pour lesquelles le prix de l'électricité va exploser tout en restant en-dessous du seuil plancher.
Selon le gouvernement, le dispositif a été révisé à coût budgétaire constant et permettra en moyenne une réduction de l'ordre de 20% de la facture d'électricité pour les entreprises.
Le président du SDI Marc Sanchez a expliqué à l'AFP qu'avec la première version de l'amortisseur, quelque 180.000 avaient été laissées de côté et que sa révision permettrait d'en intégrer environ 80.000.
Mais même pour les entreprises qui seront éligibles à l'amortisseur, "les réactions sont mitigées", selon M. Sanchez.
Avec un prix moyen du mégawatt-heure de 400 euros dans les nouveaux contrats d'électricité, la prise en charge s'élèvera à 110 euros par MWh, mais la hausse de la facture d'électricité restera très importante.
Le surcoût pourrait aller de 5.000 à 15.000 euros pour les entreprises en fonction de leur consommation d'électricité et de leur taille, selon les calculs du SDI.
Le problème du coût de l'énergie pour de nombreuses entreprises vient s'ajouter à d'autres difficultés comme "les remboursements de PGE (prêts garantis par l'Etat distribués pendant la crise sanitaire, NDLR) et une consommation des ménages qui est en baisse", fait valoir le président du SDI qui "espère" que le dispositif sera encore revu une nouvelle fois avant la fin de l'année.
Selon une enquête réalisée par Opinion Way pour CCI France, l'organe national des chambres de commerce et d'industrie, deux tiers des dirigeants d'entreprises qui ont finalisé un nouveau contrat d'électricité déclarent que le prix de l'électricité a augmenté et "en moyenne, l'augmentation de tarif constatée est de 92%".
La Confédération des PME (CPME) craint pour sa part que "certaines entreprises ne parviennent pas à absorber ce surcoût" et demande l'ouverture d'un "guichet de secours" pour leur "permettre de faire valoir leur situation particulière justifiant une aide supplémentaire".