"Le ministre s'est battu jusqu'au bout sur ce texte" qui fixe les orientations en matière de production d'énergie, "pour le faire sortir étant donné l'urgence dans laquelle nous sommes pour faire avancer les projets permettant de mettre en oeuvre le mix énergétique français", a-t-on expliqué.
Avec la chute du gouvernement Bayrou, les acteurs de l'énergie se sont inquiétés que le texte, qui a déjà deux ans de retard et déchire la classe politique, ne tombe dans les limbes.
Mais l'entourage de Marc Ferracci l'assure: "le ministre qu'il soit reconduit ou non s'attachera à faire en sorte que ce dossier soit en haut de la pile du nouveau gouvernement" de Sébastien Lecornu.
Le gouvernement précédent avait promis de publier le décret sur cette PPE d'"ici à la fin de l'été", avant finalement de renoncer.
L'ancien Premier ministre François Bayrou, alors sous menace du censure du RN, avait annoncé début août avoir retardé la publication "pour que soient conduites la concertation et les consultations nécessaires" avec les partis et les groupes parlementaires.
Le texte a donné lieu à des débats enflammés dans la classe politique pendant tout le printemps entre pro-nucléaires et partisans des renouvelables, lors de l'examen d'une proposition de loi elle aussi consacrée à la programmation énergétique.
Le projet de décret sur la programmation pluriannuelle de l'énergie (ou PPE3) fixe la feuille de route énergétique de la France sur les 10 prochaines années pour sortir des énergies fossiles et atteindre à la neutralité carbone en 2050 grâce à une relance massive du nucléaire combinée à un développement des renouvelables. Le texte doit remplacer la précédente PPE qui actait la fermeture de centrales nucléaires.
Le Syndicat des énergies renouvelables (SER) a "alerté" le nouveau Premier ministre sur l'urgence à publier ce texte dans un communiqué mercredi saluant sa nomination à Matignon.
Sa publication "rapide" est "cruciale pour apporter de la visibilité aux filières et garantir la sécurité et la souveraineté énergétique de notre pays", a souligné l'organisation en rappelant que la PPE actuellement en vigueur ne permet pas la mise en oeuvre de cette feuille de route "aussi bien sur l'éolien en mer que sur la relance du programme nucléaire".