Outre le Medef, participent les principales organisations patronales belge, bulgare, croate, danoise, finlandaise, hongroise, italienne, polonaise, roumaine, slovaque, suédoise, tchèque, ainsi que la CBI britannique, même si le Royaume-Uni ne fait plus partie de l'UE depuis le Brexit.
Espagne, Grèce, Irlande, Pays-bas et Portugal sont eux "observateurs" de l'initiative. En pleine campagne électorale en Allemagne, où le nucléaire est un sujet controversé, le BDI allemand en est lui absent.
Les signataires souhaitent pour le nucléaire un cadre institutionnel européen "clair et stable", qui défende notamment "le principe de neutralité technologique", c'est-à-dire laisse les Etats libres de choisir leurs moyens de décarboner leur énergie.
"Des règles du jeu égales entre les différentes solutions sont vitales" pour le succès de la décarbonation, estiment-ils, proposant qu'une clause de contrôle de cette neutralité figure dans de prochaines directives européennes.
Ils réclament que les solutions nucléaires "puissent accéder pleinement au financement et aux programmes européens de garantie".
Ils souhaitent la mise en place d'un écosystème nucléaire "robuste" en Europe, et que l'UE favorise le développement et le renouvellement des compétences dans le domaine nucléaire.
L'Alliance a été lancée mercredi dans les locaux parisiens du Medef, dont le président Patrick Martin a souligné le caractère "inédit".
Ces patronats, a-t-il résumé, ont la volonté "de faire de l'Europe une puissance économique décarbonée, compétitive et souveraine", dans un "momentum" économique qui appelle "un sursaut", sous peine de "vassalisation" du continent.
"Nous croyons à la diplomatie économique et nous voulons en être contributeurs en parallèle de la légitimité suprême de la diplomatie politique", a-t-il indiqué.
Fatih Birol, directeur exécutif de l'Agence internationale de l'Energie (AIE), a constaté "le retour en force" du nucléaire dans le monde.
Déplorant "l'erreur monumentale" faite selon lui par l'UE en réduisant la part du nucléaire dans sa production d'électricité depuis vingt-cinq ans, il a estimé que si l'Europe voulait "jouer un rôle" dans la nouvelle donne nucléaire, il faudrait aller "vite et fort", sans "perdre du temps en discussions, débats etc...".
La prochaine réunion de l'Alliance se déroulera en Pologne, a annoncé le président de l'organisation patronale polonaise Lewiatan, Maciej Witucki.