Village olympique : approvisionnements matériaux assurés jusqu'à la fin de l'année (Solideo)

Après des "sueurs froides" fin mars sur le sujet, le chantier du village olympique n'aura pas de problème d'approvisionnements d'ici la fin de l'année mais subit l'inflation dans le secteur de la construction, a expliqué lundi le directeur général de la Solideo (Société de livraison des ouvrages olympiques) Nicolas Ferrand.

A l'occasion d'une visite de cet énorme chantier à Saint-Denis, Nicolas Ferrand a fait le point alors que la guerre en Ukraine et le Covid en Chine entraînent des pénuries et une flambée des prix dans le bâtiment.

"On a eu un moment de sueurs froides, au mois de mars jusqu'à mi-avril, où brutalement des constructeurs ont commencé à nous dire +On n'a plus de visibilité sur la disponibilité des matériaux+", a-t-il dit, citant l'acier, le bois, les serrureries.... "Avec l'un des constructeurs, les fournisseurs ont dénoncé les contrats", a-t-il même expliqué.

Mais, a-t-il ajouté, "depuis trois semaines, le message c'est qu'a priori on n'a pas de sujet d'approvisionnement à horizon de la fin de l'année".

Le village olympique, principal ouvrage construit pour les JO de Paris 2024 qui sera ensuite transformé en quartier résidentiel, doit être terminé fin 2023. Le chantier tourne "cinq jours sur sept et ponctuellement le samedi jusqu'à 15h". "On devrait être en capacité de tout livrer fin 2023", a-t-il assuré, a priori sans recourir au travail dominical.

Mais, "on a des sujets de coûts", a-t-il encore ajouté. Il avait déjà prévenu le 16 février que les chantiers seraient touchés par l'inflation mais pas par des surcoûts intrinsèques, assurant être "dans l'enveloppe en euros 2016 hors taxes", a-t-il dit. "On tient cet engagement", a-t-il encore assuré lundi.

En euros courants, en revanche, le village coûtera plus cher du fait de l'inflation. C'est d'ailleurs pour cette raison, que la Solideo avait revu en juillet 2021 son budget de 4 milliards en euros courants. La partie publique avait été augmentée de 175 millions d'euros pour la faire passer de 1,38 milliard à 1,55 milliard d'euros.

M. Ferrand a ajouté que des alternatives à l'utilisation de certains matériaux avaient été envisagées fin mars, mais qu'elles avaient été abandonnées quand le flou sur les approvisionnements s'est dissipé.

Au passage, il a glissé que le pont prévu en béton imprimé, au dessus du canal Saint-Denis à Aubervilliers, ne se ferait finalement pas de cette manière innovante, après l'échec de deux prototypes. Il sera construit de manière classique.

© 2022AFP