Services d'ingénierie : Bruxelles donne son feu vert au rachat d'Equans par Bouygues

La Commission européenne a autorisé mardi le rachat d'Equans (services techniques et d'ingénierie) par le groupe diversifié Bouygues (construction, médias, télécommunications) pour 7,1 milliards d'euros, sous réserve de la cession d'une filiale en Belgique.

"Afin d'apaiser les craintes de la Commission en matière de concurrence, Bouygues a proposé de céder l'intégralité de Colas Rail Belgium", active dans l'ingénierie ferroviaire en Belgique, a annoncé l'exécutif européen dans un communiqué.

Cette cession inclut "tous les actifs, le personnel et les contrats actuels et futurs de ses branches +lignes de contact ferroviaires+ et +installation de voies ferrées+", a précisé la Commission, gardienne de la concurrence dans l'UE. Les lignes de contact ferroviaires sont des systèmes de transmission d'électricité aux trains au moyen notamment de lignes aériennes suspendues au-dessus des locomotives (caténaires).

Les groupes français Equans et Bouygues, par l'intermédiaire de Colas Rail Belgium, risquaient de détenir une position dominante sur ces marchés en Belgique.

"Ces engagements remédient intégralement à tous les problèmes de concurrence relevés", a-t-elle indiqué, soulignant que son feu vert était "subordonné à [leur] respect intégral".

Début novembre, le géant français de l'énergie Engie avait annoncé avoir choisi Bouygues face à deux autres compétiteurs pour lui céder Equans, sa filiale regroupant divers services techniques pour les entreprises et collectivités: gestion de l'énergie dans les bâtiments, ventilation, climatisation, chauffage, numérique, électricité ou encore sécurité incendie.

Ce rachat est le plus gros dans l'histoire du groupe créé en 1952 par Francis Bouygues.

L'autorité britannique de la Concurrence (CMA) s'est inquiétée mardi de cette opération car les deux groupes sont au Royaume-Uni de "proches concurrents dans la fourniture de caténaires".

Les deux entreprises "sont toutes deux des acteurs importants et bien établis de la chaîne d'approvisionnement ferroviaire en Europe" et elles sont "actuellement en concurrence" sur la ligne à grande vitesse en construction HS2, qui desservira plusieurs villes d'Angleterre au nord de Londres.

L'appel d'offres pour la ligne HS2 "est à un stade avancé" et les deux entreprises font partie d'un "petit nombre de candidats en phase finale", selon la CMA, qui craint une diminution de la concurrence qui se traduirait, au final, par un contrat plus coûteux pour le contribuable britannique.

Bouygues et Equans doivent désormais soumettre des propositions pour répondre aux préoccupations de la CMA, qui décidera ensuite s'il y a lieu de mener une enquête approfondie.

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