Réseaux de chaleur : une nouvelle étape pour la transition énergétique de la métropole de Clermont-Ferrand

Clermont Auvergne Métropole franchit une étape importante dans sa transition énergétique en accélérant le déploiement de réseaux de chaleur alimentés par des énergies renouvelables ou de récupération. En 2026, plus de 20.000 équivalents-logements seront raccordés, diminuant ainsi fortement l’empreinte carbone du territoire. L’investissement total de ces projets est de près 65 millions d’euros.

Adopté en février 2019, le Schéma de Transition Énergétique et Ecologique de la Métropole clermontoise vise un objectif ambitieux : créer un territoire à énergie positive d’ici 2050, en réduisant fortement les consommations d’énergie du territoire et en couvrant des besoins résiduels par des énergies renouvelables locales. Cet objectif répond aux enjeux fondamentaux du changement climatique et de l’épuisement des ressources fossiles. Pour parvenir à cette transition, plusieurs grands chantiers sont en cours de réalisation sur le territoire. Un des plus emblématiques est l’extension des réseaux de chaleur urbains, passés sous compétence métropolitaine en 2017.

 

Alimenté par des énergies renouvelables et locales

Concrètement, une chaufferie produit de la chaleur, distribuée sous forme d’eau chaude par un réseau fermé de canalisations souterraines. Cette énergie est ensuite transférée aux réseaux internes de chaque bâtiment raccordé, couvrant ainsi les besoins de chauffage et d’eau chaude sanitaire. En clair : pas besoin d’installer une chaudière supplémentaire. Le réseau de chauffage urbain présente l’intérêt de pouvoir être alimenté par des énergies renouvelables - comme le bois ou la géothermie - ou par des énergies de récupération, c’est-à-dire de l’énergie produite par un process dont ce n’est pas l’objectif et qui est « perdue » si elle n’est pas valorisée. Ces énergies viennent en substitution d’énergies fossiles carbonées : gaz naturel, fioul ou charbon.

 

 

Extension et interconnexion à Clermont-Ferrand

Pour alimenter davantage de logements et d’équipements, la métropole a décidé en 2020 d’étendre de 15 km les deux réseaux clermontois. Ce déploiement permettra, d’ici fin 2022, d’alimenter de nouveaux bâtiments comme des écoles, résidences et copropriétés, sur les secteurs de Estaing, Gare, et République mais aussi des bâtiments emblématiques comme le 92e Régiment d’infanterie ou le site Cataroux Michelin. Il prévoit une livraison supplémentaire de plus de 40 GWh, soit les besoins de chaleur équivalant à 4.000 logements supplémentaires.

 

En plus d’étendre leur périmètre, ces deux réseaux vont également s’interconnecter pour mettre en commun leurs capacités de production. Objectif : optimiser l’utilisation de la chaufferie du réseau de Croix-de-Neyrat en redirigeant une part de sa production d’énergie sur le réseau de La Gauthière. Grâce à cet ambitieux projet de transition énergétique, le taux d’énergie renouvelable global sur l’ensemble des deux réseaux sera à terme de 75%, l’interconnexion se situant au sous-sol du siège de la Métropole et devant entrer en service au printemps 2022. Une autre spécificité sera l’introduction par ENGIE Solutions de chaleur de récupération dans le mix énergétique du réseau grâce au site Cataroux de Michelin, en substitution du bois.

Ces deux évolutions (extension du périmètre de vente et substitution d’une partie du bois par de la chaleur de récupération), outre leur intérêt environnemental, vont également permettre de diminuer les tarifs du réseau ECLA, dans l’objectif d’améliorer sa compétitivité économique et de faire converger les prix entre les deux réseaux.

 

Les réseaux de Beaumont et Royat, gérés respectivement par Dalkia et sa filiale Société Thermique de Royat (STR), desservent quant à eux 1.200 équivalents logements. Le réseau de Royat a la particularité d’avoir pour principaux abonnés les thermes de Royat et Royatonic, qui représentent les 3/4 des ventes de chaleur du réseau de Royat.

 

Bientôt un réseau supplémentaire à Saint-Jacques

Pour accélérer encore davantage la transition énergétique du territoire, la Métropole et ses partenaires vont créer un réseau de chaleur au sud du territoire pour desservir principalement le quartier Saint-Jacques et une partie des communes d’Aubière et de Beaumont, intégrant ce faisant l’actuel réseau de chaleur de Beaumont dont le contrat d’exploitation actuel arrive à échéance fin 2023. Ce projet est à l’heure actuelle l’un des plus gros de ce type au niveau régional, permettant à la Métropole clermontoise de contribuer sensiblement aux objectifs nationaux et d’être parmi les territoires les plus actifs sur ce sujet.

 

L’énergie issue en majorité de la combustion des déchets ménagers sur le pôle Vernéa du VALTOM, qui entre dans la catégorie des énergies de récupération, devrait alimenter le Campus de Cézeaux, le CHU Montpied, le Centre Jean-Perrin, le CROUS ainsi que de nombreux équipements publics et logements collectifs. Ce grand projet accompagne la transformation du quartier dans le cadre de la politique de renouvellement urbain, puisqu’il permettra la démolition de la chaufferie qui alimente l’ensemble des logements d’Assemblia du quartier Saint-Jacques Nord.

 

 

 

Ce réseau sera géré par une structure nouvelle, une société d’économie mixte à opération unique (SEMOP), créée spécialement pour ce projet en partenariat entre la Métropole et la société Idex, retenue à l’issue d’un processus de mise en concurrence. Cette société aura pour nom Clauvaé. Le réseau affichera une longueur de 34 km (dont 26 km nouveaux) et permettra d’alimenter en eau chaude 10.000 équivalents-logements. Il prévoit un rythme de travaux soutenu avec 15 km de réseau en 2023 et 11 km en 2024.

 

 

 

« Rénovation énergétique des bâtiments, lignes de bus électriques en sites propres, développement des énergies renouvelables, végétalisation des espaces publics… La métropole clermontoise accélère progressivement sa transition énergétique et écologique grâce à la mise en œuvre de nombreux projets. L’extension des réseaux de chaleur marque une étape importante de cette transition. Il s’agit d’une réalisation majeure, qui illustre une volonté partagée de décarboner le territoire et de lutter contre le changement climatique, tout en étant vertueux sur les plans économique et social » Olivier Bianchi, maire de Clermont-Ferrand et président de Clermont Auvergne Métropole.