Réorganisation d'EDF: l'Etat abandonne le nom "Hercule" mais pas le projet

Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a acté vendredi l'abandon du nom "projet Hercule" de réorganisation du groupe EDF, dans une interview au quotidien Ouest-France. Mais le projet n'est pas abandonné pour autant.

"Oublions Hercule et construisons ensemble le grand EDF. Voilà le message que je porte aux organisations syndicales que je reçois depuis le début de la semaine. Ce projet ambitieux tiendra compte de leurs propositions", a assuré M. Le Maire.

L'Etat avait détaillé pour la première fois, le 12 avril, son projet de réorganisation de l'électricien dans un document transmis aux syndicats du groupe. Il mentionnait une division entre une société mère et deux filiales et, déjà, ne mentionnait plus le nom d'"Hercule".

"Nous avons des lignes rouges... Nous ne démantèlerons pas EDF", a insisté M. Le Maire vendredi auprès de Ouest-France. "Son unité passe par des garanties formelles sur lesquelles nous sommes encore en discussion avec la Commission: par exemple une direction des ressources humaines qui puisse s'occuper de l'ensemble des salariés du groupe."

"L'unité, c'est aussi la possibilité d'avoir des flux financiers entre les différentes entités du grand EDF: le nucléaire, les énergies renouvelables ou les réseaux", a-t-il ajouté.

Selon le document de l'Etat transmis aux syndicats, la réorganisation reposerait sur EDF SA, une entité détenue à 100% par l'État et regroupant la production nucléaire et thermique en France, les services d'ingénierie et les fonctions centrales. Elle resterait la société tête de groupe et ne serait plus cotée en Bourse.

L'ensemble des activités hydro-électriques du groupe seraient rassemblées dans une première filiale, détenue à 100% par EDF SA. Une deuxième filiale "contrôlée très majoritairement par EDF SA" serait consacrée essentiellement au développement des activités renouvelables et aux réseaux de distribution (Enedis).

Les discussions entre la France et Bruxelles sur l'avenir d'EDF sont entrées dans leur phase finale, et les syndicats comme un large spectre de l'opposition dénoncent ce projet, y voyant un risque de démantèlement d'une entreprise stratégique.

"Atout majeur de notre indépendance nationale", EDF "doit pouvoir réinvestir dans le nucléaire et se développer sur les énergies renouvelables à un rythme beaucoup plus rapide. Il doit pouvoir faire aussi bien que ses concurrents européens comme Iberdrola ou Enel", a plaidé le ministre.

"La transformation du grand EDF doit aussi nous permettre de garantir des tarifs stables pour protéger les ménages français et les entreprises du risque de fluctuation des prix énergétiques".

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