Les professionnels de l'habitat confiants pour 2022, inquiets pour la suite

Le pôle "habitat" de la Fédération française du bâtiment (FFB) s'attend à ce que le logement neuf reste en croissance en 2022, mais s'inquiète aussi d'une "crise majeure et imminente" de ce secteur, dans ses perspectives publiées jeudi.

En 2021, les logements neufs ont renoué avec une forte croissance, après une baisse continue depuis 2018 et surtout un fort coup d'arrêt avec les confinements de 2020.

Les maisons individuelles, surtout en "secteur diffus" (contraire des lotissements), ont tiré les chiffres vers le haut.

Le pôle Habitat de la FFB, qui rassemble constructeurs, promoteurs, aménageurs et rénovateurs, y voit "la confirmation d'un puissant attrait des Français pour l'habitat individuel, renforcé par les contraintes nées de la crise sanitaire"

A l'inverse, l'habitat collectif (immeubles, appartements), reste en-deçà de son niveau d'avant la pandémie, avec un fort décrochage dans les zones tendues qui en ont le plus besoin, déplore le pôle Habitat.

Si en 2022, le chiffre d'affaires des professionnels du bâtiment "pourrait gagner plus de 7%" dans le logement neuf, c'est surtout grâce aux permis de construire de 2021, indique-t-il, restant toutefois prudent.

"Il est urgent de prendre conscience de la crise du logement dans laquelle nous nous enfonçons et de ce que cela signifie pour nos concitoyens, notamment les jeunes et les plus modestes", a déclaré son président, Grégory Monod.

Le pôle Habitat FFB souligne que le nombre de permis de construire décroit désormais et cite plusieurs freins à l'activité; en premier lieu la hausse des prix des matériaux et de l'énergie, qui oblige les professionnels à rogner sur leurs marges ou à augmenter leurs tarifs; le renchérissement des crédits immobiliers; ou encore les exigences des collectivités locales en matière de construction.

Il cible également les normes environnementales, notamment la RE2020, entrée en vigueur au 1er janvier et qui vise à décarboner la construction de logements, et le principe zéro artificialisation nette qui, s'il n'est pas encore contraignant pour le logement, "risque d'accentuer la pénurie foncière".

"Raréfaction foncière, malthusianisme local, hausse des taux, surcoûts à deux chiffres : face aux besoins, tous les ingrédients d'une crise majeure et imminente du logement neuf abordable sont réunis !", conclut-il.

© 2022AFP