Les promoteurs immobiliers attendent des mesures d'urgence "avec impatience"

La Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) attend "avec impatience" des mesures pour relancer leur activité, qui a poursuivi sa dégringolade au premier trimestre, a déclaré jeudi son président Pascal Boulanger.

Le 5 juin, le gouvernement doit recevoir officiellement les propositions du volet "logement" du Conseil national de la refondation (CNR) et annoncer lesquelles il retient pour les soumettre à l'Elysée.

"Il faut absolument des mesures d'urgence", a dit Pascal Boulanger lors d'une visio-conférence de presse. "On attend avec impatience, le 5 juin, les conclusions des travaux du CNR Logement".

"Si ce CNR a été reporté (la restitution des propositions devait initialement avoir lieu début mai, NDLR), j'espère, et je crois savoir, que c'est pour apporter de meilleures mesures que celles qui avaient été prévues", a-t-il ajouté.

"Nous reprendrons notre liberté de parole juste à la sortie du CNR si la montagne accouche d'une souris", a-t-il néanmoins prévenu.

La construction de logements neufs s'est effondrée ces derniers mois, victime de la hausse des coûts de construction et des difficultés accrues d'accès au crédit.

Au premier trimestre, l'organisation patronale a enregistré 21.000 ventes, 27,4% de moins qu'un an auparavant.

Dans l'immobilier neuf, contrairement à l'ancien, une baisse de la demande ne se traduit pas forcément par une baisse des prix de vente, ceux-ci étant fortement corrélés au coût des chantiers.

Les prix de vente des appartements neufs ont ainsi grimpé de 5,9%, selon la FPI (1,1% en Île-de-France et 7,6% ailleurs).

La part des investisseurs dans les acquéreurs de programmes neufs a fondu, souligne la FPI, passant d'environ la moitié à un tiers en quelques années.

"Or ces derniers contribuent très largement au lancement des programmes, en se positionnant plus tôt que les accédants", souligne la fédération, qui explique leur retrait par l'évolution des niches fiscales, notamment du dispositif Pinel, moins incitatif.

La crise de l'immobilier neuf ne menace pas encore l'activité des promoteurs et l'emploi dans les entreprises, a affirmé Pascal Boulanger, ceux-ci disposant encore d'un stock suffisant de logements à écouler.

"Il n'est pas encore trop tard. Faut pas que ça traîne", a-t-il dit.

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