Geberit voit son bénéfice sur neuf mois plombé par sa facture d'énergie

Geberit, le fabricant suisse d'équipements sanitaires, a publié jeudi un bénéfice net en baisse sur neuf mois en raison notamment de l'envolée de sa facture énergétique et a abaissé ses objectifs pour 2022.

Son bénéfice net a chuté 17,1% entre janvier et fin septembre par rapport à la même période l'an passé, à 541,3 millions de francs suisses (549,8 millions d'euros), indique-t-il dans un communiqué.

Sa facture énergétique a bondi de 131% sur neuf mois tandis que les coûts des matériaux, ajustés des effets de changes, ont augmenté de 21%, représentant 210 millions de francs de coûts supplémentaires, quantifie-t-il.

Le groupe qui fabrique des toilettes, douches et équipements de salle de bain a augmenté ses prix mais ces hausses "ne peuvent être mises en place qu'avec un délai", a souligné le groupe dans le communiqué, signifiant qu'il "n'a pas été possible de compenser entièrement ces prix plus élevés des matières premières et de l'énergie".

Son bénéfice est nettement inférieur aux prévisions. Les analystes interrogés par l'agence suisse AWP l'attendaient en moyenne à 573 millions de francs.

Son chiffre d'affaires s'est en revanche situé dans la lignée des attentes, augmentant de 1,4% à 2,7 milliards de francs. En monnaies locales, sa croissance s'est chiffrée à 8,2%.

Geberit qui équipe aussi bien des maisons individuelles que des stades, aéroports, hôpitaux ou musées a toutefois constaté une baisse de ses volumes, qui se sont effrités de 8% au troisième trimestre en raison d'un effet de stockage.

Anticipant les hausses de prix, les distributeurs de produits de salle de bain et professionnels du bâtiment avaient augmenté leurs stocks, ce qui avait ponctuellement fait gonfler ses ventes. Mais cet effet de stockage s'est émoussé au troisième trimestre, a détaillé le groupe suisse.

Geberit, qui tablait encore en août sur une croissance à un chiffre "élevé" de ses ventes en monnaies locales en 2022, a abaissé ses prévisions, disant désormais s'attendre plutôt à une progression "moyenne à haute", soit de l'ordre de 5 à 9%. Le groupe a expliqué cette révision notamment par les "risques macro-économiques qui se sont accrus" avec "l'inflation" et "la hausse des taux d'intérêt".

A 9H15 GMT l'action chutait de 6,13% à 416,50 francs suisses, alors que le SMI, l'indice de référence de la Bourse suisse, perdait 0,75%.

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