Geberit pessimiste face à un secteur de la construction toujours déprimé

Le groupe Geberit, spécialisé dans l'équipement sanitaire, s'attend à une stagnation de son chiffre d'affaires en monnaies locales pour l'ensemble de l'exercice 2024, après des résultats en berne au premier semestre, plombés par une demande et un secteur de la construction déprimés.

L'entreprise basée en Suisse - qui fabrique douches, toilettes, vasques de salle de bain et canalisations - a vu son chiffre d'affaires s'éroder de 1,4% à 1,638 milliard de francs suisses (1,72 milliard d'euros aux cours actuels) sur les six premiers mois de l'année.

"La demande et les volumes de vente correspondant sur les marchés finaux ont continué de décliner", a-t-elle expliqué dans un communiqué, citant également des effets de change négatifs.

Le bénéfice net a pour sa part reculé de 5% à 350 millions de francs suisses sur la période, le groupe ayant en outre souffert d'un taux d'imposition "significativement plus élevé", essentiellement en raison de la mise en oeuvre à partir de 2024 de l'impôt minimal prôné par l'OCDE.

Pour lutter contre la course fiscale vers le bas, près de 140 Etats se sont en effet engagés fin 2021 à instaurer un impôt sur les sociétés minimal à 15% sur les multinationales.

Pour l'ensemble de l'année, Geberit ne se montre guère optimiste. "En raison des conditions difficiles, le secteur de la construction devrait décliner dans son ensemble en 2024", note le groupe.

Il remarque que la demande a été déprimée en Europe depuis deux ans - notamment dans la construction neuve - en raison de l'inflation des coûts et des taux d'intérêt élevés.

"Pour l'ensemble de 2024, la direction attend un chiffre d'affaires net en monnaies locales au niveau de l'année précédente et une marge d'Ebitda d'environ 29%". Cette dernière s'affichera donc en repli par rapport au seul premier semestre (31,6%) mais Geberit souligne que l'indicateur est toujours plus faible au second semestre "en raison de facteurs saisonniers".

"En dépit de l'environnement de marché difficile, l'objectif pour 2024 demeure de renforcer encore la position de marché de l'entreprise", conclut-elle.

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