Engie confiant pour les prochaines années après de solides bénéfices

Engie a dégagé de confortables bénéfices en 2021, profitant notamment des prix élevés de l'énergie et de la meilleure disponibilité des réacteurs nucléaires belges, et s'est montré optimiste pour les années à venir, tablant sur une progression régulière de ses résultats.

Le géant énergétique français est repassé dans le vert avec un bénéfice net de 3,7 milliards d'euros en 2021, contre une perte de 1,5 milliard en 2020. Le résultat net récurrent (hors exceptionnels), qui reflète mieux l'activité réelle, a pour sa part progressé de 85% à 3,2 milliards.

Le groupe a réalisé "des résultats portés par les prix de l'énergie" mais a aussi bénéficié "des niveaux de disponibilité très élevés de nos actifs", a salué la directrice générale, Catherine MacGregor, auprès de journalistes.

Pour les deux prochaines années, Engie a dévoilé des perspectives de croissance fondées sur des hypothèses de prix "plus conservatrices" que d'habitude compte-tenu de la volatilité actuelle sur le marché de l'énergie, a souligné Catherine MacGregor.

Engie table sur un résultat net récurrent de 3,1-3,3 milliards pour 2022, puis 3,2-3,4 milliards en 2023 et enfin 3,3-3,5 milliards en 2024.

Des annonces qui n'ont pas suffi à convaincre les investisseurs dans l'immédiat: le titre Engie perdait 1,44% mardi vers 10H00 à la Bourse de Paris, dans un marché en hausse de 0,98%.

"À horizon 2024, le groupe prévoit une croissance de ses résultats principalement portée par les investissements dans les renouvelables et par l'amélioration des performances d'+Energy solutions+, ainsi qu'une contribution résiliente des infrastructures", a expliqué l'entreprise dans un communiqué. Energy solutions regroupe infrastructures décentralisées et services aux entreprises ou collectivités.

- Renouvelables -

Ceci, avec une amélioration prévue de la productivité, "devrait plus que compenser la baisse des résultats du nucléaire en Belgique consécutive à l'arrêt des centrales d'ici 2025", décidée par le royaume.

Après beaucoup d'hésitations, la Belgique a en effet décidé à la fin de l'année dernière qu'elle allait bien arrêter ses sept réacteurs nucléaires actuels à l'horizon 2025. L'accord conclu entre les partenaires de la coalition gouvernementale ne ferme toutefois pas la porte au nucléaire de nouvelle génération.

En France, le président Emmanuel Macron vient d'annoncer un vaste plan de relance du nucléaire civil, avec la construction de 6 à 14 réacteurs pour 2050, et l'essor de l'éolien marin, mais un coup de frein sur les éoliennes terrestres. Pour ces dernières, il souhaite multiplier par deux la capacité actuelle en 30 ans, plutôt qu'en 10 ans comme prévu jusqu'à présent.

Engie, qui se présente comme le premier acteur éolien en France, y voit une annonce pragmatique pour un secteur qui se heurte souvent à des oppositions: "On est peut-être probablement plus en ligne avec ce qui va pouvoir être fait en pratique", selon sa dirigeante.

"Les objectifs sur l'éolien terrestre, c'est vrai qu'ils sont un petit peu en recul par rapport à des ambitions qui avaient été initialement envisagées mais dont on voyait qu'en pratique elles manquaient un peu de réalisme", a relevé Catherine MacGregor.

Le groupe, qui se présente volontiers comme un champion de la transition énergétique, consultera par ailleurs ses actionnaires sur sa stratégie climatique lors de la prochaine assemblée générale, prévue le 21 avril.

Engie, qui veut notamment mettre l'accent sur les énergies renouvelables, avait par ailleurs l'an dernier annoncé la cession au conglomérat Bouygues de son entité Equans, regroupant les activités de services multitechniques.

"Le processus de cession avance selon le calendrier prévu" et la finalisation est "toujours attendue au second semestre".

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