Déchets : Séché lance sa stratégie climat

Séché Environnement, spécialiste du traitement des déchets et de la dépollution, a annoncé jeudi son plan pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre et s'aligner sur les objectifs de l'accord climat de Paris, dans un secteur qui contribue lui aussi au réchauffement.

La société française vise une diminution de 25% de ses émissions d'ici à 2030 par rapport à 2020, selon un plan concocté avec le cabinet Carbone 4, spécialiste de la décarbonation des organisations.

Le traitement des déchets représente en France jusqu'à 8% des émissions (en incluant la gestion des eaux usées), selon les chiffres gouvernementaux.

Il émet environ 35 millions de tonnes équivalents CO2 (CO2eq): 13 issues de la décomposition de matière organique (déchets alimentaires), 12 liées au recyclage et à ses processus de transformation de la matière, 9 millions produites par l'incinération du fait du contenu carbone des déchets (par exemple le plastique).

La stratégie bas carbone (SNBC) du pays impose à certaines activités du secteur de réduire leur impact de 41% d'ici à 2030 par rapport à 2018.

Pour Séché, qui a émis en 2020 620.000 tonnes de CO2eq fossiles, 50% des émissions viennent de l'incinération de déchets dangereux, dont le volume tend à augmenter, et le reste de l'incinération et stockage de matières non dangereuses. L'essentiel des émissions sont directes ("scope 1").

Pour tenir ses engagements, Séché table sur un meilleur captage du gaz émis par les déchets (captés aujourd'hui à 85%), une décarbonation de l'incinération (moins d'énergies fossiles pour les fours, optimiser le traitement des fumées) et verdir ses moyens de transport.

Le groupe familial a déposé une demande de certification auprès de la Science-Based Targets initiative (SBTi), un consortium international de référence qui valide des objectifs climat fondés sur la science du climat, et confirmera que le plan de Séché est conforme à ce qui est jugé nécessaire pour limiter le réchauffement de la planète à 1,5°C par rapport à la fin du XIXe siècle.

"Séché est au service de l'environnement, il est naturel de s'engager pour la lutte contre le réchauffement", a commenté Pierre-Yves Burlot, son directeur du développement durable, passé par l'Ademe.

Outre ce plan, Séché veut accroître de 40% d'ici à 2025 les émissions évitées par ses clients, via ses activités dans l'économie circulaire (valorisations matière et énergie): par exemple du brome issus de recyclage (20 fois moins émetteur que du brome vierge).

Séché, créé en 1985 et qui garde un actionnariat familial à 69%, fait partie des principaux acteurs du déchet en France. En 2020, il a réalisé 670 millions d'euros de chiffre d'affaires, dont un quart à l'international, surtout auprès de clients industriels (20% de collectivités) et aux deux tiers sur les déchets dangereux.

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