Antonio Manuel Alves Gil est mort le 6 octobre 2020 à l'âge de 44 ans alors qu'il travaillait sur le chantier de construction d'un mur antibruit le long de lignes SNCF. Originaire du Portugal, il travaillait pour l'entreprise de construction depuis 16 ans.
"Nous recevons cette décision favorablement, puisqu'il y a reconnaissance de l'infraction d'homicide involontaire, ce qui était le plus important pour mes clients", a déclaré à l'AFP Aurélie Vincent, avocate de la famille de la victime. "Nous avons aussi la satisfaction que Bouygues ait reconnu sans difficulté l'infraction et la nécessité d'améliorer la sécurité des travailleurs."
L'ouvrier devait décharger d'un camion des pans de mur de cinq mètres sur deux. Alors qu'il tentait d'arrimer l'un d'eux au crochet d'une grue tout en se tenant en équilibre au bord d'une benne, il avait basculé au sol avec une des cloisons, qui l'avait écrasé.
A l'audience, le représentant de Bouygues Travaux Publics a admis des "manquements" en matière de sécurité, selon le quotidien Dernières Nouvelles d'Alsace. Après l'accident, cinq salariés avaient été sanctionnés, dont trois licenciés.
Le parquet avait requis une peine de 40.000 euros d'amende.
Les parents de la victime ont obtenu 40.000 euros de dommages et intérêts, une somme ramenée à 12.000 euros pour chacun des frères et soeurs.
La CGT, à travers sa Fédération nationale des salariés de la construction, bois et ameublement, s'était également portée partie civile, et a obtenu 1.500 euros de dommages et intérêts.
"Il y a trois morts par jour au travail, un par jour pour le seul secteur de la construction, c'est insupportable", a dénoncé l'avocate du syndicat, Marion Ménage. "On ne doit plus perdre sa vie à la gagner".
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