Dans ce rapport, le cabinet de conseil dépeint une situation morose à travers l'Europe. "C'est une combinaison inédite de ralentissements à la fois du côté de l'offre et du côté de la demande", a expliqué à l'AFP Adrien Bron, associé chargé de la construction et auteur principal du rapport.
Par exemple, l'activité des nouvelles constructions dans l'immobilier résidentiel - qui ont le plus souffert - a fortement décliné en 2023-2024, chutant de 17 à 19% en Allemagne et de 19 à 21% en France, selon les estimations de Bain & Company. La baisse a été moins marquée en Italie (entre -6,5 et -8,5%) et au Royaume-Uni (-2,5 à -4,5%).
Mais le cabinet estime que "la lumière est au bout du tunnel". La construction dans le résidentiel neuf devrait reprendre dans la plupart des pays (sauf en Italie), dopée par le besoin de nouveaux logements.
La construction de bureaux devrait elle être encouragée dans tous les pays par les investissements liés aux critères ESG (les enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance d'entreprise, NDLR).
Enfin, la construction d'infrastructures "devrait rester une valeur sûre, compte tenu des engagements budgétaires importants des pays" face à des infrastructures existantes qui vieillissent, souligne le cabinet dans son rapport.
Les premiers à voir le bout du tunnel devraient être les pays nordiques et le Royaume-Uni. Pour ce dernier, une reprise modérée du marché est attendue dès début 2025, grâce notamment à une baisse des pressions inflationnistes.
En France, des facteurs "légèrement positifs" sont prévus, comme des réglementations favorables à la rénovation. Bain & Company table sur une amélioration du marché courant 2025, en particulier stimulée par le résidentiel, alors que les besoins en nouveaux logements - estimés à 400.000 maisons par an - sont supérieurs à l'offre.
Pour l'Allemagne, le rapport anticipe une reprise plus tardive de l'activité, fin 2025 ou début 2026, surtout grâce aux infrastructures.
Toutefois, en France - dirigée par un tout nouveau gouvernement - et en Allemagne - où des élections fédérales sont prévues le 23 février -, l'incertitude politique pourrait retarder la sortie de crise.
"Il y aura des retards des investissements du secteur industriel jusqu'à ce que la situation politique soit résolue et que la politique commerciale devienne planifiable à beaucoup plus long terme", a relevé Adrien Bron.