Le géant français du BTP, des médias et des télécoms a enregistré en 2022 un bénéfice net en recul de 13,51% à 973 millions d'euros, diminué par des coûts exceptionnels liés à des opérations, mais le bénéfice opérationnel a progressé de 16,38% à 2,018 milliards d'euros.
Le bénéfice net est en recul en raison de l'impact de 90 millions d'euros de coûts exceptionnels liés notamment à des frais d'opérations de fusions-acquisitions concernant l'énorme rachat du groupe de services techniques Equans à Engie et à des frais liés au projet de mariage entre TF1 et M6, finalement avorté en septembre.
Ces résultats sont à comparer à une base favorable en 2021 qui intégrait des plus-values de cessions de data-centers et des cessions d'actions d'Alstom.
Le groupe va proposer à ses actionnaires le versement d'un dividende stable de 1,80 euro par action pour 2022.
En 2022, la quasi-totalité des métiers de Bouygues ont connu une activité en hausse.
Le chiffre d'affaires global du groupe s'est inscrit en hausse de 18% à 44,3 milliards d'euros, une progression surtout tirée par l'international (+34%).
Bouygues immobilier est la seule division dont le chiffre d'affaires a baissé (-4%), dans un marché qui reste "globalement attentiste". Fin décembre 2022, le carnet de commandes est en repli de 17% par rapport à fin 2021.
Le chiffre d'affaires des activités de construction et de services s'est lui établi à 30,5 milliards d'euros, en hausse de 9%, essentiellement porté par Colas, sa branche infrastructures de transport, qui voit ses ventes gonfler de 17%.
"Fin décembre 2022, le carnet de commandes des activités de construction et de services (Bouygues construction, Bouygues immobilier et Colas) est en hausse de 2% à 33,8 milliards d'euros, un niveau historique", se félicite le groupe dans son communiqué.
La division Construction enregistre une progression des ventes de 3% à 13,17 milliards d'euros et offre "une bonne visibilité sur l'activité future" avec un "haut niveau de carnet de commandes" porté à 20,6 milliards d'euros.
Intégration d'Equans
Pour la suite "dans un environnement instable, marqué par l'inflation, la hausse des taux d'intérêt et la volatilité des devises, Bouygues vise pour 2023 un chiffre d'affaires proche de celui de 2022, et une augmentation du résultat opérationnel courant de ses activités (ROCA)", a indiqué le groupe dans un communiqué.
Dans l'autre vitrine du groupe, TF1, le bénéfice net a reculé de 21,8% en 2022, à 176 millions d'euros, malgré une progression de ses ventes de 3% et les bonnes performances publicitaires durant la Coupe du monde de football.
L'année aura été ternie par le mariage raté de TF1/M6 à cause des concessions demandées par l'autorité de la concurrence.
Côté Bouygues Telecom, l'activité commerciale est "restée dynamique", avec des ventes en hausse de 4% et la conquête de 449.000 nouveaux clients mobiles et 674.000 dans la fibre (FTTH). Au total, le parc mobile et fibre compte 19,9 millions de clients.
Pour le groupe Bouygues, présent dans 80 pays et riche de 200.000 collaborateurs, l'année aura aussi été celle de la finalisation du rachat du groupe Equans à Engie, initié fin 2021, le plus gros de son histoire, pour un montant de 6,6 milliards d'euros.
Avec des services techniques allant de la gestion de l'énergie dans les bâtiments à la sécurité-incendie en passant par la ventilation, climatisation, chauffage ou le numérique, ce rachat doit permettre à Bouygues d'accélérer dans le secteur porteur des services à la transition énergétique.
En 2022, Equans, intégré en octobre à la branche Bouygues Energies et Services, aura contribué pour 3,8 milliards d'euros au chiffre d'affaires du groupe; son chiffre d'affaires annuel est de l'ordre de 13,8 milliards.
Pour la suite, Bouygues vise "une légère croissance de son chiffre d'affaires en 2023 et 2024", avant une "accélération" en 2025.