Les producteurs de ciment en France vont baisser leurs émissions de 24% d'ici 2030 par rapport à 2015, a indiqué à l'AFP François Petry, président du Syndicat français de l'industrie cimentière (SFIC), et directeur-général de Lafarge Holcim, premier groupe cimentier en France.
D'ici 2050, la feuille de route de l'industrie cimentière publiée la semaine dernière avec le ministère de la Transition écologique prévoit une réduction totale de 80% des émissions du secteur par rapport à 2015.
La production de ciment est un processus très polluant, doublement émetteur de CO2: Elle recourt la combustion d'énergies fossiles pour faire fonctionner ses fourneaux; de plus, elle implique de faire chauffer à très haute température du calcaire dans ces fourneaux, un processus qui libère nécessairement du CO2.
Au niveau mondial, la production de ciment représente 3% des émissions totales de carbone, soit plus que l'aviation (contre 2,2% pour la chimie, 7,2% pour la sidérurgie et l'aciérie, et 11,9% pour le transport routier), selon la base Climate Watch du World Resources Institute.
En France, le ciment génère 23% des émissions du secteur industriel, qui lui-même représente environ un dixième des émissions du pays, selon le Commissariat général au développement durable.
"Ce qu'il est important de voir c'est que notre secteur n'avait pas jusqu'à présent initié de baisses de carbone à la tonne" a admis M. Petry en marge d'une conférence de presse mercredi sur le sujet, reconnaissant les critiques faites à la filière, "mais maintenant, c'est parti, et cela va s'accélérer avec des réductions extrêmement marquées" a-t-il ajouté.
En 2050, une tonne de ciment produite ne devrait plus générer que 133 kilogrammes de CO2 contre 660 kg en 2015, et 503 prévus en 2030, a souligné M. Petry.
Les gains seraient obtenus notamment par une amélioration de l'efficacité énergétique des usines, par un changement des méthodes de fabrication et de la composition du ciment.
La filière ciment représente quelque 5.000 emplois directs en France, et 20.000 emplois indirects, auxquels s'ajoutent 60.000 emplois dans la filière béton.
Le SFIC regroupe la quasi-totalité des fabricants de ciments, chaux hydrauliques et liants routiers en France, dans une quarantaine de sites qui emploient près de 4.500 personnes et génèrent un chiffre d'affaires annuel de près de 2 milliards d'euros.
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